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Phnom Penh - Kingdom of Cambodia

Texte par N.Quentin - Asia Pix

semi-overcast 35 °C

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Crédit photo : Ostro N.Quentin et ASIA PIX

Phnom Penh. Four à ciel ouvert. Éden carbonisé par la saison sèche, comme il fut jadis arrosé de Napalm par l'oncle Sam. Le Tonlé Sap cobra endormi le long de ton flan attend sa résurrection prochaine, à la saison des pluies, ou là poussière se muera en boue. Tes artères sont traversées de moto funambules familiales, et à chaque carrefour un policier guette la moindre occasion de salaire. Karma police, mafia police. Tes veinules sont squatées par les marchands ambulants et tissées de file de joie et de fille de soie déambulantes aux courbes suaves et rapaces, dévoreuses d'oisillons frits, fumeuse de glace, croqueuses de carapace. On t'aime...un jour, quelques jours, toujours. Déesses ocre et sang, Déesse Khmer, tu fais la putain auprès des vieux pachydermes d'occidents pendant que ton frère danse dans la poussière poings et mâchoires crispées : il boxe. Il cogne pour survivre. Le Boxeur d'Angkor travaille ses gammes auprès de ses frères de poing. Solidaire, coude à coude. Soudés. Dessoudé. Coup de coude. Coup pour coup. Recousu. Pugiliste de misère, raboteur d'arcade, cogneur de l'ombre, assassin souriant. La mort est chic ce soir. Focal sur le ring. Ton jour de gloire, sa nuit démarre. Il a perdu, tu as gagné. Vase communiquant. Vases en porcelaine au milieu du ring, trophées. Ballerine assassine. Muscle à canon. Brève existence endolorie. Sponsor whisky, pour oublier. Dieux du ring oubliés. Cambodge réveille toi ! Reprend ton destin en main !

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Décharge de Stung, les enfants fouillent la montagne d'immondices et foulent les flaques de cancrelats, pendant qu'un carrosse Lexus trace un boulevard de boue. Tes infirmes traînent leur moignons dans le serpent caniveau, implorant une poignée de dollars...témoins muets des membres des plantations de mines. Phnom Penh tes lacs sont assoiffés pour construire des palais de jeux hasardeux tandis que tes poumons de verdures sont transformés en pierre. Le progrès mondialiste. 
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Balais de mouches vengeresses, chinois malaisés, malaysiens promoteurs, vendeur de cauchemars US, touktouk à l'affut. Des couples de hippies oisifs viennent s'enivrer de tes effluves nauséabonds que le parfum du chanvre recouvre. Orussey Market, un vampire ponctionne méthodiquement au puit de l'aorte le sang de volatiles à l'agonie, avec une attention particulière à ne pas tuer l'animal tout de suite. Boules de plumes transies par le froid de la mort patiente, dans le souffle brûlant du marché aux tôles ondulées. Des Ong ponctionnent méthodiquement le sang du royaume chuchoté. Chut. Le cliquetis du ciseau de la coiffeuse arrête le temps. Une liasse de crain se pose sur le dallage, le temps repart.  Une matrone Khmer jette dans l'étable ses découpes de charognes aux salmonelles et de poissons cyanurés. Amoncellement de fruits d'Eden, mangues tentatrices, rambutans rebutants, durian aux effluves fromagères, puanteur prodige, doux cadavres capiteux. Un chauffeur de toutouk avale sa rancoeur au milieu d'une lampée de Redbul. S'il ne crève pas d'un accident de la route ou de solitude, il succombera de la morsure lente du diabète. Les membres engourdies, demain tout ira mieux ? Cerveau anémié par la privation tandis qu'au coin de la rue un néo-côlon prépare son cancer du côlon en avalant son hot dog à la viande de cador d'élevage. 

Phnom Penh vacille entre décadence et gloire passée comme l'ambassade de france vestige décoratif qui ne fait pas grand chose pour ses ressortissants.

La nuit tombe comme un couperet sur Phnom Penh et avec sa cohorte de gueules burinées sur le grille de l'enfer Asie, arrosées de tords boyaux de riz et de palme. Palme de la noirceur dissimulée par les dragons néons filandreux de la rue Pasteur. Ironie de l'histoire, les amibes et germes pullulent. Fils et filles des bas fonds et d'une nature vénéneuse, enfants de génocidés et anciens bourreaux réunient pas le silence d'une monarchie d'apparat. Monsieur le premier ministre, ennemi du peuple super star, ta gueule de cador décore les horloges en toc made in china. Tu as du confondre bureau avec palais. Tu es trop hype quand tu déboules dans la rue avec ton escouade de motards ninja. Moucheron superpuissant à l'oeil de cristal, tu as plus de pouvoir que notre tâcheron national. Il y a quelque chose de pourris au royaume du Cambodge.

Phnom Penh je ne t'en veux pas, tu m'as offert ton cœur noirci et l'énergie de repartir vite en quête d'autres mondes...

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Prime minister Hun Sein office

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Old stadium swimming pool

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Orussey market

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Posté par Photo baroudeur 22:31 Archivé dans Cambodge Tagué cambodia asia photographer pix phnom penh asie cambodge prostitution ostro upp freelens ostro_n.quentin ostro_quentin photo_report photoreport travelling_around_the_world www.ostroquentin.com/reportage/ Commentaires (0)

Le Boddhisatva de Phnom Penh

Le martini

sunny 35 °C

A l'entrée d'un coin malfamé ou vieux quidams bedonnant et professionnelles de l'amour désabusées se rencontrent (ou pas) je croise un pied beau , nain, laid, difforme, qui trône au milieu des cerbères de sécurité et du staff. Une image de farewest asiatique, un clin d'oeil de la diversité d'un peuple aux antipodes de nos modes de vie. Il me sourit tapis dans l'oeil noir du caniveau. À cet instant c'est comme si son sourire avait déverrouillé cette cuirasse sociale que nous portons en toutes circonstances au milieu des autres. Sa beauté  et sa joie de vivre m'ont vaincu. Comme cet être peut il rayonner ainsi malgré les affections de sa condition et ce malgré l'existence impitoyable du peuple Khmer ? Il nous rappel à nous bien portant quelle chance nous avons d'être beau, mais comme nous sommes laid parfois dans notre assurance et nos convictions. Sa beauté complétait la mienne, son sourire me guérissait de ma perdition et de mes ténèbres. Une lanterne au coeur de la nuit. Peut être est cela le boddhisatva, celui qui libéré enfin des entraves de l'existence revient nous montrer la joie, élémentaire et simple. Parfait de simplicité et de dénuement. Cet être immense de beauté qui témoigne dans son handicap de la beauté du monde dans un petit monde qui a connu la sauvagerie la plus absolue ou vieillards, femmes et enfants étaient massacrés à coup de pelle dans la nuque parce qu'un officier Khmer rouge trouvait que les balles revenaient trop cher...

Posté par Photo baroudeur 00:45 Archivé dans Cambodge Tagué people cambodia asia photographer phnom penh martini asie cambodge ostro ostro_n.quentin ostro_quentin photo_report Commentaires (0)

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