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Articles sur prostitution

Phnom Penh - Kingdom of Cambodia

Texte par N.Quentin - Asia Pix

semi-overcast 35 °C

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Crédit photo : Ostro N.Quentin et ASIA PIX

Phnom Penh. Four à ciel ouvert. Éden carbonisé par la saison sèche, comme il fut jadis arrosé de Napalm par l'oncle Sam. Le Tonlé Sap cobra endormi le long de ton flan attend sa résurrection prochaine, à la saison des pluies, ou là poussière se muera en boue. Tes artères sont traversées de moto funambules familiales, et à chaque carrefour un policier guette la moindre occasion de salaire. Karma police, mafia police. Tes veinules sont squatées par les marchands ambulants et tissées de file de joie et de fille de soie déambulantes aux courbes suaves et rapaces, dévoreuses d'oisillons frits, fumeuse de glace, croqueuses de carapace. On t'aime...un jour, quelques jours, toujours. Déesses ocre et sang, Déesse Khmer, tu fais la putain auprès des vieux pachydermes d'occidents pendant que ton frère danse dans la poussière poings et mâchoires crispées : il boxe. Il cogne pour survivre. Le Boxeur d'Angkor travaille ses gammes auprès de ses frères de poing. Solidaire, coude à coude. Soudés. Dessoudé. Coup de coude. Coup pour coup. Recousu. Pugiliste de misère, raboteur d'arcade, cogneur de l'ombre, assassin souriant. La mort est chic ce soir. Focal sur le ring. Ton jour de gloire, sa nuit démarre. Il a perdu, tu as gagné. Vase communiquant. Vases en porcelaine au milieu du ring, trophées. Ballerine assassine. Muscle à canon. Brève existence endolorie. Sponsor whisky, pour oublier. Dieux du ring oubliés. Cambodge réveille toi ! Reprend ton destin en main !

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Décharge de Stung, les enfants fouillent la montagne d'immondices et foulent les flaques de cancrelats, pendant qu'un carrosse Lexus trace un boulevard de boue. Tes infirmes traînent leur moignons dans le serpent caniveau, implorant une poignée de dollars...témoins muets des membres des plantations de mines. Phnom Penh tes lacs sont assoiffés pour construire des palais de jeux hasardeux tandis que tes poumons de verdures sont transformés en pierre. Le progrès mondialiste. 
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Balais de mouches vengeresses, chinois malaisés, malaysiens promoteurs, vendeur de cauchemars US, touktouk à l'affut. Des couples de hippies oisifs viennent s'enivrer de tes effluves nauséabonds que le parfum du chanvre recouvre. Orussey Market, un vampire ponctionne méthodiquement au puit de l'aorte le sang de volatiles à l'agonie, avec une attention particulière à ne pas tuer l'animal tout de suite. Boules de plumes transies par le froid de la mort patiente, dans le souffle brûlant du marché aux tôles ondulées. Des Ong ponctionnent méthodiquement le sang du royaume chuchoté. Chut. Le cliquetis du ciseau de la coiffeuse arrête le temps. Une liasse de crain se pose sur le dallage, le temps repart.  Une matrone Khmer jette dans l'étable ses découpes de charognes aux salmonelles et de poissons cyanurés. Amoncellement de fruits d'Eden, mangues tentatrices, rambutans rebutants, durian aux effluves fromagères, puanteur prodige, doux cadavres capiteux. Un chauffeur de toutouk avale sa rancoeur au milieu d'une lampée de Redbul. S'il ne crève pas d'un accident de la route ou de solitude, il succombera de la morsure lente du diabète. Les membres engourdies, demain tout ira mieux ? Cerveau anémié par la privation tandis qu'au coin de la rue un néo-côlon prépare son cancer du côlon en avalant son hot dog à la viande de cador d'élevage. 

Phnom Penh vacille entre décadence et gloire passée comme l'ambassade de france vestige décoratif qui ne fait pas grand chose pour ses ressortissants.

La nuit tombe comme un couperet sur Phnom Penh et avec sa cohorte de gueules burinées sur le grille de l'enfer Asie, arrosées de tords boyaux de riz et de palme. Palme de la noirceur dissimulée par les dragons néons filandreux de la rue Pasteur. Ironie de l'histoire, les amibes et germes pullulent. Fils et filles des bas fonds et d'une nature vénéneuse, enfants de génocidés et anciens bourreaux réunient pas le silence d'une monarchie d'apparat. Monsieur le premier ministre, ennemi du peuple super star, ta gueule de cador décore les horloges en toc made in china. Tu as du confondre bureau avec palais. Tu es trop hype quand tu déboules dans la rue avec ton escouade de motards ninja. Moucheron superpuissant à l'oeil de cristal, tu as plus de pouvoir que notre tâcheron national. Il y a quelque chose de pourris au royaume du Cambodge.

Phnom Penh je ne t'en veux pas, tu m'as offert ton cœur noirci et l'énergie de repartir vite en quête d'autres mondes...

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Prime minister Hun Sein office

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Old stadium swimming pool

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Orussey market

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Rencontres à Sihanoukville - Cambodge (2012)

Rencontre du troisième type...

35 °C

Comme dans toute société traditionnelle, pour avoir des relations sexuelles avec une femme il faut soit être son mari, soit avoir des relations tarifées et réquenter des prostitués. Dans la société cambodgienne plus qu'ailleurs nous sommes dans un système traditionnel et les relations hors mariage sont proscrites. Mais bien décidé à faire des rencontres féminines je me met en marche en direction de la plage dans les lieus récréatifs de la plage de Sihanioukville ou jeunesse occidentale et Khmer se côtoie. Premier soirée j'arrive accompagné de deux compagnons bretons rencontrés à la ville frontière de Koh Kong. Fraîchement débarqué sur la plage...une jolie cambodgienne m'aborde, je l'invite à se joindre à nous pour aller danser. Elle est anormalement mince, et je comprendrais par la suite qu'elle se drogue. Puis une de ses amies la rejoins. Elle me plaît bien, elle a 21 ans, elle est pétillante et comme moi elle aime se déhancher. Je commence à l'aborder et la charmer. Ces rencontres faciles et inopinées me laissent sur mes réserves.  Mes bretons se trouvent des gos et nous décollons pour un bar avec une piscine l'"Utopia". Je pique une tête avec ce que je crois être ma futur conquête. Et pendant un moment d'absence un de mes compagnons fricote avec elle.  Pour moi c'est sur...la belle ira se faire reluquer ailleurs. Finalement nous rentrons vers notre Guesthouse et je congédie et remercie la première fille, qui visiblement prend très mal le fait de ne pas passer la nuit avec moi. Étrange pays ! Le lendemain JB le breton m'explique que la belle lui demanda 15$ pour sa compagnie. Je comprend à ce moment là que nous avons à faire à des prostitués free-lance, qui choisissent leur client par affinité et tranche d'âge. 

Deux jours plus tard je retenterais l'expérience seul cette fois ci (éliminant ainsi toute concurrence parasite). Je suis réputé pour mes pas de danse et je croise tout à coup le regard d'un ange. Fracture net des mirettes. Allez on s'affole pas, on l'aborde, on amorce la danse nuptiale, on verra bien. On accroche bien et ça dure une demi heure avant que je lui propose d'aller admirer la voûte étoilée sur la plage. La on se rapproche encore, je la décolle du sol et la pose sur mes genoux. Elle a les cuisses et les hanches très fermes c'est sur c'est une poule labelisée je tiens le gros lot ! Et alors que je parle d'aller me coucher elle me balance : "How much you pay ?" Diable ! Toutes des putes ? Payer une jolie fille rencontrée en boîte de nuit n'est pas dans mes principes. D'autant plus que je me donne toujours un peu de mal, donc pour moi c'est mérité. La je suis face à un choix cornélien : rétribuer mademoiselle et rentrer avec ou...rentrer seul la queue sous le bras ! Le choix est vite fait. On se met d'accord pour 10$. Ça tue un peu le charme de la rencontre. Soupire. Mais elle est tellement canon que j'en suis...boulet ! Elle embarque derrière moi sur ma moto et nous décollons pour ma Guesthouse. Il faut passer à la douche. Elle ne veut pas se joindre à moi, de la pudeur probablement. Après sa douche et tandis que je brique mon corps de Millon de Crotone elle m'attend lascivement dans mon lit. Quand je l'a rejoind elle me demande d'éteindre la lumière, encore de la pudeur pensais-je. Pour un peu j'allumerais bien un cierge avant de chanter le cantique de la pute romantique. Je l'embrasse et admire sa magnifique paire de loche, anormalement disproportionnée pour une asiatique. J'ai bizarrement de moins en moins de feeling, pire je suis envahi d'un désagréable pressentiment...et si cette créature n'était pas ce qu'elle renvoie ? C'est à dire une jeune et jolie jeune femme. Je veux en avoir le cœur net..."are you lady boy" ? "yes i'm lady boy sorry !" Un trav' !!! Une femme à bite noooooooooon ! "I can make you happy !" me lance t'elle comme une formule magique. Une formule magique qui ne prend pas...je ne suis pas adepte de ces bizarreries de la nature, même si je respecte. J'ai le choix entre lui décrocher la mâchoire d'un coup de coude ou la congédier gentiment. J'opte pour ma seconde option et grand con que je suis je lui glisse quand même un billet vert par ce que voilà le quotidien d'un "lady boy" dans une société hyper traditionnaliste ça doit pas être évident. Et oui ça n'arrive pas qu'aux autres et ca arrive même aux meilleurs d'entres nous. Cela me servira d'exemple. La prochaine fois je met la main au panier afin de m'assurer de ne pas faire une rencontre du troisième type. 

Au Cambodge quand tu veux faire des rencontres tu as affaire à des putes ou des trav'. Des putes ou des trav' il faut choisir !

J'ai fais la rencontre d'une française, animatrice sociale dans le 93. Elle s'envoie en l'air avec des cambodgiens et ça le lui coûte rien. La bonne affaire !  Le dernier en date un chauffeur de Touk Touk l'a même demandé en mariage. Forcément une occas' comme celle là n'arrive pas tout les jours. ;)

Je repars danser les autres soirs, mais cette fois là j'envoie paître toutes les belles qui gravitent autour de moi. Yen a une qui insiste. Je fais mine de l'ignorer mais un moment c'est plus possible. Nous dansons ensemble, mais je lui dis finalement au revoir aimablement. Celle là n'aura ni ma queue ni ma maille. Je la revois le lendemain puis le surlendemain. Ça devient une copine. Je me sens un peu chaud ce soir la. Je commence à la draguer, l'embrasser dans le cou..je dérape un peu malgré le fait que je lui avais dis que je ne cherchais rien. Nous partons fouler la plage afin de nous livrer un peu l'un à l'autre et de comprendre pour ma part qu'il elle est exactement. C'est plutôt une belle femme mais elle n'est pas toute jeune. Elle m'explique qu'elle ne se prostitue pas qu'elle profite des festivités du nouvel an Khmer pour se changer les idées. Elle me fait comprendre que le premier soir ou  jetais parti après lui avoir dit au revoir elle s'était senti triste. Elle m'aimait bien. En fait je comprend qu'elle cherche des amis. Je ne suis pas très à l'aise pour avoir des amies filles, j'ai plutôt envie de leur grimper dessus, mais j'avoue qu'avec elle je peux passer outre l'attirance physique. Déjà elle a au moins 40 balais, et en plus je fréquente une autre femme actuellement. Elle m'invite chez elle au centre de Sianoukville, dans une habitation très modeste, qui s'apparente à une cabane en bois. Elle est fier de me dire qu'elle est propriétaire et qu'elle possède 3 scooters qu'elle loue. Son hospitalité est touchante, et ce qui m'était apparu comme une "proposition" ne l'est pas. Elle est séparée et je crois comprendre qu'elle sort d'une déception amoureuse. Je la verrais bien avec un barraing  (étranger) de son âge. Je cesse donc de la peloter et de faire mon mauvais garçon. Je souris je suis heureux et chanceux : pour une fois que je rencontre une personne qui n'en a pas après mon argent. En fait je viens de me faire une amie, et pour le voyageur habitué aux éphémères rencontres c'est assez rare...

Posté par Photo baroudeur 16:45 Archivé dans Cambodge Tagué sunsets_and_sunrises people parties cambodia asia photographer sihanoukville cambodge prostitution ostro freelens ostro_n.quentin ostro_quentin photo_report photoreport travelling_around_the_world mama_san Commentaires (2)

Kun Khmer l'origine du Muay Thaï

Interview avec un spécialiste de la boxe khmer

sunny 30 °C

Boxe Khmer l'origine du Muay Thaï ?

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Crédit photo : Ostro N.Quentin et ASIA PIX

Tout le monde connait le Muay thaï popularisé ces deux dernières décennies en occident. Peu de personne en revanche ont écho du fait que le Muay Thaï a largement puisé dans les sources martiales du royaume Khmer. En effet l'armée de Siam lors de ses incursions dans le royaume Khmer a su enrichir ses techniques de combat rapproché auprès des soldats Khmers plus abouties, ce qui contribua a l'essor de la boxe thaïlandaise dotant ainsi ses soldats de techniques de combat complètes au corps à corps. A l'apogée de la civilisation Angkorienne, Siam (Thaïlande) était partie intégrante du royaume khmer. Des fresques sur les temples d'Angkor laisse penser que la civilisation Angkorienne avait mise au point des techniques de boxe antérieures au Muay Thai tel que nous le connaissons sous sa forme actuelle (XVI siècle)...le Kun Khmer ou boxe Khmer.

Au delà des discussions de légitimité et de primauté de l'une sur l'autre et malgré les hésitations historiques et les manques d'éléments archéologiques on peut avancer que l'une n'existerait pas sans l'autre. D'une certaine manière on peut avancer que le Muay Thaï a reformalisé l'aspect guerrier et militaire. Mais c'est un fait, la Boxe thaï ne serait pas ce qu'elle est sous sa forme actuelle si le Pradal Serey ou Kun Khmer ne l'avait précédé.

Nous avons demandé à plusieurs acteurs de la boxe Khmer au Cambodge de bien vouloir nous éclairer sur cette discipline et son etat de santé.Pierre responsable du centre de fitness et de boxe asiatique de Sihanoukville au royaume du Cambodge se livre sur cette boxe méconnue du grand public. 35 ans de pratiques dans les arts martiaux. Il s'est gentiment livré à mes questions.

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Quel est ton parcourt ?

Pierre : originaire de basse Normandie, pour des raisons familiales j'ai vécu en chine en 1968 et c'est précisément la bas que se déroule une part importante de mon enfance. Ce qui peut être apparenté à un conte asiatique rejoint la réalité, je fut introduit au Kung Fu par les moines d'obédience tao. J'ai donc baigné dedans des que je fus en âge d'accomplir mes premiers pas si j'ose dire. De retour en basse Normandie à 11 ans je complète mes techniques avec le karaté, le judo mais aussi l'aïkido. A l'âge de 20 ans je m'éprend du Muay Thaï. A cette époque cette discipline en est à ses balbutiements en France et la reconnaissance qui arrivera avec des champions comme Dida Diafra suivra des années plus tard.

Devant mes prédispositions pour les arts martiaux, le maire de ma ville (Bernard cazeneuve) et Philippe Poulain me propose d'intervenir dans les écoles et dans les Zep (Zone d'Education Prioritaire). Je participe aussi à la creation d'un Samu Social sur la commune urbain de Cherbourg Octeville. Finalement mon désir d'Asie est plus fort et je pars pour une autre vie la bas. D'abord j'ouvre un centre sociale orienté sur l'enfance au nord de la Thaïlande à Chiang Mai (Prévention, éducation, loisir). Par la suite une rencontre fortuite avec un général de l'armée Thailandaise m'amène à être instructeur en préparation physique auprès de ses soldats. Je me perfectionne en Muay Thaï pendant des années tout en enseignant avant pour des raisons personnelles de migrer au Cambodge et d'atterrir à Sihanoukville ou je suis installé depuis 2005. J'y ai rencontré ma femme et nous avons fondé ensemble le premier centre de fitness et de boxe asiatique. Aujourd'hui (2012) je suis âgé de 43 ans et j'aimerais bien que les choses évoluent dans le bon sens dans mon pays d'accueil.

Motivations et Intentions

Pierre : l'idée est de redonner au peuple Khmer sa culture et de ressusciter l'engouement autour de leur boxe intégrante à leur identité. Le caractère sacré du combat a été perverti par la société de consommation et le modèle économique actuel. Les Khmers n'ont plus connaissance de la signification des rites gravitant autour de la boxe et du ring pour les raisons historiques que l'on connaît. (les guerres) Les khmers viennent à ma salle, et les touristes nombreux au cours permettent de maintenir une certaine rentabilité, sinon ce serait difficile de joindre les deux bouts étant donné le peu de moyen dont nous disposons.

Quel est l'éthique de la boxe Khmer et les valeurs que tu défends ?

Pierre : les mêmes que tout combattant qui se respecte : respect, discipline, honneur, courage, abnégation, loyauté, sacrifice. (Le combattant boxeur au moyen âge donnait sa vie pour le seigneur). Les boxeurs au Cambodge sont sacrifiés, mais plus pour des seigneurs et pas pour une cause noble mais pour celle de l'argent roi, et pour des mafias qui contrôlent tout cela. Les boxeurs sont de la chair à canon.

Moi : très bien Pierre, maintenant rentrons dans le vif du sujet.

La boxe Khmer c'est quoi ? Quand s'est t'elle développée et sous quelles influences ?

Pierre : la boxe Khmer ici porte un terme bien précis le Pradal Serey. Le Pradal Serey ou Kun Khmer vient du kun daï , littéralement « art du combat à mains nues » en langue khmère, discipline militaire de corps à corps, en usage dans les armées de l'empire khmer au IXe siècle. Elle même prend sa source dans sa version ancienne le Bokator, qui date du III siècle. Le Bokator est apparenté au Kung-fu, il s'inspire des animaux provenant de la culture Chinoise. Comme tu l'a très bien dit dans ton introduction, les Thaïlandais sont aller puiser directement à la source lors de leur incursions en s'inspirant des techniques martiales du royaume Khmer. La boxe Khmer propose le style le plus radicale et épurée des boxes asiatique, puisque sa fonction première était de casser l'adversaire très rapidement. On visait donc à s'attaquer aux points sensibles, comme les articulations et les endroits vitaux. Pour les influences culturelles, l'Inde et la Chine, influence notable sur le royaume Khmer au carrefour de ces deux civilisations. Les Khmers eux même ont bien du mal à situer précisément l'origine, par rapport à leur histoire, et notamment la période Khmer rouge qui a effacé pas mal de données.

Historiquement le ring prend le relai du champs de bataille (comme les joutes), lors de conflit en voie les meilleurs guerriers (bouddhiste) s'affronter dans un combat à mort. À l'issu le combattant victorieux donnait raison à son maître. Ram Muay (en Thaïlande), vérifié le terrain, s'échauffer, montrer de quelle école on venait.

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Son apogée ?

Pierre : l'apogée du Kun Khmer suit l'avènement du royaume d'Angkor, au moment ou celui ci se libère du joug Javanais après le 8e siècle. Des plaines nord-est de la Birmanie au sud-ouest du Vietnam, l'ordre et la civilisation khmers rayonnent. Les traces archéologiques d'une pratique systématique et codifiée de la boxe khmère sont inscrites dans la pierre.

Quel est l'état de santé de ce sport au Cambodge et ailleurs ?

Pierre : c'est une catastrophe mais puisqu'il faut nuancer, nous dirons que ce sport est en reconstruction. La boxe reflète ce pays. Le Cambodge est un pays qui se cherche. La société de consommation a perverti leur culture et le sens originel des choses, initialement le ring est un endroit sacré comme expliqué plus haut.

Quelle avenir pour la boxe Khmer ?

Pierre : pour le moment, je dirais Sombre. La mafia gère la chose. Tout est verouillé, négocier un combat, passer de la musique, etc...Et donc au niveau international ça ne suit pas non plus. Ils n'ont pas de condition physique. Cela se voit d'autant plus quand on fait la comparaison avec le pays voisin, la Thaïlande, ou les boxeurs bénéficient d'une solide préparation physique.

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La boxe Khmer souffre d'un manque de reconnaissance, pourquoi ?

Pierre : la corruption, le pouvoir et le pognon passe sur l'ethique. Les boxeurs au Cambodge ne sont qu'un outil pour faire du pognon. Pas de respect du boxeur. Les boxeurs n'ont pas une bonne hygiène de vie et à titre de comparaison ils ne tiennent pas longtemps face à des thaïs, aggueris et affûtés. Ça m'embête de dire cela mais il faut bien reconnaître le manque de niveau.

N'y a t-il personne pour relever le niveau au Cambodge ?

Pierre : si ils existes, ce sont les gardes du corps du ministère de l'intérieur. C'est l'élite. Ils s'entraînent en Thaïlande. Cherche l'erreur...

Que faut il faire pour la populariser de nouveau, la faire connaître et la diffuser ?

Pierre : un travail de fond et honnêtement tout reprendre à zéro. Localement un travail local consistant à former durablement de vrais profs de sport qualifiés et sains, avec des connaissances historiques, culturelles, pratiques, physiques et physiologiques. Un centre de formation pédagogique. Prendre exemple sur son voisin la Thailande ou la boxe est un vrai métier et une caste, que dis-je une institution ! Il est essentiel de rappeler les fondamentaux du bouddhisme qui est le ciment culturel de ce sport, et que la propagande des Khmers rouges a fait disparaître. La boxe est un vrai métier et doit le revenir au Cambodge comme elle l'est en Thailande.

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La culture et tradition doivent reprendre le pas face à la société de consommation. Ce rapport à l'argent est biaisé. L'argent oui, évidement c'est un moyen, mais cela ne doit pas être une fin en soit.

Sur le plan international la boxe Khmer apparait comme hyper marginale. Pourtant au Cambodge il y a un ancien champion assez charismatique et populaire, Eh Phuthong, une sorte de vitrine vivante du Kun khmer. Depuis des années il faut de l'éducation et essaie de transmettre ses valeurs à la jeunesse. La tâche est ardue.

Selon toi quel est le problème du Cambodge ?

Pierre : sa corruption, et derrière un manque cruel d'informations, et donc de formation et d'éducation. Cette espèce de lavage de cerveau sur l'époque Khmer et ses conséquences. Le pays doit assumer son histoire s'il veut retrouver une nouvelle respiration, mais tant que les anciennes élites seront là, les choses seront tabous.

Moi : merci infiniment de t'être livré à toutes ces questions. Bonne chance dans tes entreprises et puisse la sagesse des guerriers être de ton côté.

Crédit photo : Ostro N.Quentin et ASIA PIX

Posté par Photo baroudeur 08:43 Archivé dans Cambodge Tagué cambodia asia thai photographer sihanoukville muay asie cambodge prostitution ostro upp freelens ostro_n.quentin ostro_quentin photo_report photoreport travelling_around_the_world www.ostroquentin.com/reportage/ boxe kun_khmer bokator Commentaires (0)

Faire des photos en Asie

conseils d'un photo reporter au plus grand nombre.

semi-overcast 35 °C

Faire des photo en Asie

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Authenticité et scènes vivantes

L'Asie regorge de scènes vivantes faisant le bonheur de tout photographe. Mais devant l'affluence d'un tourisme de masse, il est préférable de sortir des sentiers battus, et c'est cela aussi voyager en Asie, tracer soit même son sillon. L'occasion de rencontres intenses avec des gens dont la vie est réglée sur les rythmes naturels et des traditions séculaires. Loin donc de l'agitation des mégalopoles tel que Bangkok, Bejing, Phom Phen, Singapour etc, etc...évidement sortir des sentiers battus nécessitent des efforts et quelques prises de risques, mais cela s'appelle vivre sa vie. Renseignez vous bien auprès des populations et des autres voyageurs afin de connaître les risques innerants aux endroits ou vous vous rendez (Accident de la route, malaria, parasitoses, mafia, etc...). Buvez de l'eau en bouteille ou rajouter des pastilles désinfectantes si vous avez un doute. Nourrissez vous comme les locaux, protégez vous des piqûres d'insectes (une lotion pour la peau, une pour les vêtements et une moustiquaire pour dormir) et n'oubliez pas qu'il y a toujours des moustiques kamikazes prêt à tenter le diable pour boire votre sang de "falang" (occidentaux en Thaïlande). Respecter les gens et ne vous croyez pas en terrain conquis. Soyez très prudent sur les routes. Protegez vous quand vous fetes l'amour aux déesses birmanes (préservatif et porte monnaie). Ces 6 préceptes permettent de minimiser au maximum les risques encourue en Asie.
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Il ne faut pas hésiter à investir dans un sac étanche, car les déluges sont fréquents surtout en période de mousson et particulièrement dans les heures intéressantes de la journée (matin et fin d'après midi). Personnellement je conseille un sac ventral qui permet de dégainer rapidement son appareil et de la ranger tout aussi rapidement. La discrétion est toujours l'atout du photographe.

Un bonne indicateur de l'autenticité des choses est l'attitude des enfants lors de la prise de vue. S'ils tendant la main pour quémander des ronds, alors vous avez la preuve que vous êtes au mauvais endroit, le tourisme a déjà pourri les lieux...allez vous en !

Faible cout des reportages

La Thaïlande ou l'Inde semble deux bonnes destinations pour commencer à photographier l'Asie. L'Inde dont la pauvreté est retentissante, présente des gammes de couleurs très larges et des scènes variées. Attention certain Sadhou n'acceptent pas qu'on les prennent en photo. Renseignez vous avant si vous n'êtes pas sur au risque d'avoir des ennuis. L'hygiène en Inde est précaire contrairement à la Thaïlande qui est idéale à tout point de vue. Bien sur L'Inde est le pays bon marché pour produire des reportages photos.
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Il y a à mon sens deux types de photos à faire en Asie : la photo urbaine et la photo rurale. Deux facettes complètementaires. Disons que la photo urbaine n'est pas très "vendeuse" mais elle a le mérite de voir l'impacte de la mondialisation sur les populations des villes et l'occidentalisation de ses dernières. Cela permet de mieux comprendre le fonctionnement des societés et ses travers. La photo rurale présente les thèmes les plus traditionnelles car les gens résistent mieux à l'occidentalisation et conservent plus longtemps leur culture. Vous aurez donc la chance de pouvoir approcher déjà gens authentiques à la vie rude mais simple, étant capable de se débrouiller seul et de se contenter de peu, loin des artifices des villes donc. Vous assisterez à des scènes de vie traditionnelles selon les us et coutumes locales. Travail agraire, déroulements des marchés, naissance, crémation, mariage, sacrifices et donations religieuses, fetes de village, etc...bref tout ce qui a disparu en occident au profit d'un multiculturalisme uniformisant et aliénant.

Immersion

Pour se faire le meilleur gage de réussite d'un reportage photo est de pratiquer l'immersion. C'est à dire se fondre parmi les gens, en respectant leur culture, en vivant au plus proche d'eux et en adoptant leur mode de vie (déplacement, nourriture, vêtement, etc...). Le sourire avant tout, la base de la communication en Asie. N'hésitez pas à demeurer qq temps dans un endroit qui vous plaît afin que les gens apprennent à vous connaître et nouer ensuite un dialogue et ce malgré la barrière de la langue. Notez des que vous pouvez sur un carnet quelques mots courants et formules de politesse cela montre que vous essayez de vous intégrer et que vous avez de bonnes intention. N'hésitez pas non plus à aider quand vous en avez la possibilité. Se peut être donné un peu d'argent, donner des antibiotiques, apporter de la nourriture ou aider à des travaux manuels. Les gens n'en seront que plus reconnaissant et ils vous ouvriront d'autant plus leur cœur.

Les scènes les plus intéressantes à mon sens reste évidement les sujets de modes de vie traditionnelles, d'autant plus en déclin que l'occidentalisation et le tourisme progresse. Ne vous comportez donc pas en touriste mais...en voyageur ! Le voyageur est comme un pèlerin, il porte en lui une quête plus profonde et favorise l'échange entre les peuples. Il observe et apprend en silence.
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Choisir son "camps de base"

Personnellement je conseille d'avoir un "camp de base" ou vous aurez nouez des relations par vos venues successives. Vous devez vous y sentir bien. Connaître des gens de confiance. Pour ma part j'ai choisi la Thaïlande et un endroit "malfamé" d'après les médias occidentaux... ou je me sens bien...Pattaya. C'est une affaire de "feeling". C'est cela la magie de l'Asie une affaire de feeling !

Mes destinations favorites sont celle où le tourisme n'est pas encore développé. Citons la Birmanie, la Malaisie, les philippines, Sumatra, le cambodge, le Laos, la mongolie et la chine rurale. Le littoral Thaïlandais et l'arrière pays sont intéressants aussi.

Monter son réseau

Rencontrer un maximum de professionnels expatriés et montrer votre travail. Journalistes, photographes, humanitaires. Nouez des contacts avec les journaux expatriés (Le petit journal, Gavroche magazine, etc...) et contactez des agences pour montrer votre travail.

Choisissez des thèmes originaux

Si vous souhaitez faire les photos d'Angkor Wat, n'oubliez pas que cela a été fait des milliers de fois. Ce qui intéresse les agences et les magazines sont des reportages qui sortent de l'ordinaire. Ou alors des thèmes traités de manière nouvelle, avec un regard neuf. Pensez y. Sortez donc encore et toujours des sentiers battus on ne le dira jamais assez, et n'hésitez pas à glaner des informations auprès des locaux afin de trouver des endroits originaux avec des histoires originales. Car vous êtes là pour rencontrer des histoires en image. N'hésitez pas à mettre en scène.

L'Asie se mérite

L'Asie se mérite mais résonne encore en elle les échos d'une humanité primitive dont nous sommes originaires dont vous pourrez vous abreuvez si vous avez le courage d'y rentrer corps et âmes. Elle vous donnera beaucoup plus que de simples images, si vous aussi vous donnez un peu de vous même. Osez l'aventure ou bouclez la et continuez donc à vivre votre vie de reclus rationnaliste...

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Posté par Photo baroudeur 01:54 Archivé dans France Tagué landscapes sunsets_and_sunrises people children thailand jungle asia photographer prostitution ostro upp freelens ostro_n.quentin ostro_quentin photo_report photoreport travelling_around_the_world www.ostroquentin.com/reportage/ image_picardie Commentaires (0)

PATTAYA - KINGDOM OF THAILAND (2011)

Behind prostitution...

rain 30 °C
Voir THAILAND/INDONESIA (2011) sur la carte de Photo baroudeur.

PATTAYA - KINGDOM OF THAILAND - Ostro N.Quentin (2011)

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TEXTE ET PHOTO BY OSTRO N.QUENTIN

Cet article aurait tout aussi bien pu s'intituler "Pattaya Artifical Kingdom of Thailand" mais ce fut pour le photographe que je suis l'occasion de rencontres aussi enrichissantes les unes que les autres bien au delà des apparences. Bien sur on évoque la prostitution véritable institution ici, mais c'est aussi l'opportunité de montrer un autre visage que celui de la prostitution ou des bidonvilles périphériques. DIAPORAMA PAR ICI => CLIQUER ICI

Pattaya, province de Chonburi, sur le golfe du Siam à 147 km au sud-est de la capitale Bangkok.

Remerciement à Bouddha, Fred the Raid, Philippe P, Fenriz, Lak, Noi, Gavroche Magazine et les français de Dominique Guesthouse qui ont répondus à mes questions...

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Tout à commencer dans ses toilettes. 
Les chiottes en voyage c’est un peu le miroir de l’âme. Dépaysement garanti. Propres, on est clair avec soit même. Sales, l’enfoiré d’avant était bourré ou n’a pas digéré son Pad Thai. Pour le voyageur, la saleté est parfois indicateur de l'authenticité des choses...

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Cet enculé de Ronald est un malin. Il sait singer les us et coutumes des pays dans lequel il vient vendre sa pourriture.

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Je suis tombé sur un groupe de français qui avait reconstitué le lien social et l'ambiance du café du coin à la française, ou les hommes partagent d'avantage que des ricards....cette chose toute sotte mais essentiel...l'amitié !

Olivier le financier : Expatrié, il travaille pour une multinationale de l'informatique. Il a des responsabilités importantes. Il gère tous les comptes Carrefour de France pour sa boite. Il arrive à Pattaya le lendemain de son divorce. "Je suis arrivé à Pattaya le lendemain de mon divorce. Il n'y a pas de hasard, quand tu atterris ici c'est qu'il y a un gros vide affectif". Autour de la table tous acquiescent dans un silence complice qui en dit long. Ici échoue pas mal de brisés de l'existence. Ils viennent se refaire une santé affective. Olivier entretient une relation régulière avec une Thaïlandaise. Il lui prépare une demande de Visa pour la France. C'est comme ca que ca marche. Mon avis : il n'est pas au bout de ses problèmes.

Olivier de Normandie. Il touche le RSA. Il a l'oeil luisant et le sourire en coin caractéristique de l'image qu'on se fait du...pervers. Il connait toutes les histoires sordides du coin mais aussi les ficelles et les astuces pour évoluer ici. Il a des blessures secrets. Je serais simplement qu'il co-gérait un bar ici avec un associé qui ne manquera pas de le plumer lors d'un de ses retours en France. Quand il reviendra, le bar avait été vendu à quelqu'un d'autre. Un jour dans un bar gogo (les femmes dansent sur des podiums) ou il m'introduira il aura cette phrase qui fut un déclic pour moi "on est quand même mieux ici qu'à l'usine en France non ? avant de s'en retourner siroter sa bière"

Philippe du Pays de Cocagne : il est du Sud Ouest. Tu peux pas le louper, l'accent du soleil et la gueule. Une vraie gueule ! Celle qui dérange. Lui il n'a pas connu son père. Il en a souffert. Il ne désire pas d'enfant, de foyer, pas de femme. Un jour sa compagne évoque de cesser la pilule contraceptive. Coup de grâce de la relation : "Jai débandé à partir de ce moment là et j'ai jamais pu repartir avec elle". Philippe vient en Thailand depuis 1988 a raison de plusieurs fois par an. Sauf depuis son accident de travail il y a 3 ans. C'est un peu la mémoire francophone de Pattaya. Il en connait les recoins et les combines. "Ici c'est comme dans un jeu vidéo dont je suis le héros" et de préciser "dans la limite de mes moyens financiers". Lors de nos escapades nocturnes ou il s'improvise guide, j'évoque mon souhait d'écrire un billet spécial sur la ville du vice. Il m'explique que les journalistes sont des manipulateurs : procher de la Walking Street dans un de ces bars qui donnent le tournis, un journaliste a pris des clichés de jeunes femmes majeurs pour illustrer un article sur la pédophilie aux Philippines. Un père de famille européen dont la femme est thaïlandaise s'est fait prendre en photo avec sa petite fille pour les mêmes raisons. Inutile de préciser qu'il n'aime pas trop les journalistes, souvent à l'affut de choses sordides et près à tricher pour se faire valoir. Il m'explique qu'ici "on paie les femmes pour ne pas avoir de problèmes. Une fois j'ai baissé la garde. j'ai eu une relation suivie pendant des années avec l'une d'entre elle, elle ne m'a jamais demandé d'argent. J'ai pris cher quand nous nous sommes séparés."

Maurice de Liège : 84 printemps, retraité. Il est en couple avec Noi depuis 15 ans. Ils sont très complice. Ils se jettes des vacheries à la gueule. Ils s'aiment à en crever les yeux. Qui a dit qu'on ne pouvait pas rencontrer l'Amour dans les paradis artificiels ?

Pattaya c'est aussi trois bidonvilles dont le quidam de passage ignore même l'existence.

Jane: je fais sa rencontre dans une boite branchée de Pattaya "Insomnia". On danse ensemble électrisé par nos regards respectifs. C'est intense. On est bien ensemble. Il y a comme qui dirait une osmose. On repart ensemble aux aurores. Ce n'est pas une prostitué. Du moins c'est ce qu'elle cherche à me faire croire. La frontière est bien mince. Elle a 26 ans, mais elle se projette déjà avec moi, les voyages. On passe la matinée ensemble. Dans l'après midi je l'a reconduis chez elle. Elle semble contrariée. On ne se reverra pas.

Noi : Elle a déjà 40 printemps. Jolie naturellement elle ne les parait pas. Elle n'a pas eu d'enfant. Elle a été marié 3 mois. C'est un coeur en sursis, transi de solitude. Comme nous tous ? Elle a travaillé dans les rizières des l'âge de 13 ans. Puis elle est devenu négociante en tissu à Bangkok pour des compagnies occidentales. La crise n'a pas épargné le pays de Siam. Elle s'est retrouvé ici à Pattaya au milieu de milliers d'autres femmes. Elle travaillent derrière le bar. Noi part rarement avec des étrangers depuis une histoire qui a mal finit avec un Anglais

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L'INDUSTRIE DU SEXE

Dans le cas du pays de Siam la prostitution est admise depuis des lustres, ce qu’on appellera plus tard «l’industrie du sexe» s’est développée lors de la guerre de Corée et du Vietnam. Les militaires venaient en permission pour leur période «Rest and Recreation»(R&R). Pour certains cela prend des allures de fêtes. Pour d’autres moins...à Pattaya par exemple les filles viennent souvent des régions modestes rurales comme le nord et le nord-est, bien que le problème de la faim ne s’y pose pas. Pour beaucoup de femme c’est une option correcte pour avoir un train de vie confortable. La prostitution «c’est pas tabou et on en viendra pas à bout» étant donné l’immense source de revenus que ça génère. L'Asie un bordel géant il parait. Le bordel à proprement parlé concerne les locaux, très assidus, la fréquentation du bordel étant perçue comme une forme de sociabilisation. Mais le Farang (homme occidental) en quête de sexe (et/ou d’affection) n’a pas accès au bordel. Il se retrouve dans des lieux spécialisés. Dans mon travail photographique je me suis efforcé justement de montrer un lieu de luxure comme Pattaya sous un regard plus poétique et sans jamais montrer les hordes de filles aguicheuses.

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Il n'est pas rare de croiser des femmes qui cherchent réellement à se marier.

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MAMA SAN Mi-matrone mi-déesse, la Mama san veille aux affaires et à la santé des filles de bar. Elle est respectée. Son histoire est contenu dans son visage de cire, un visage grave qui en impose.

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MAMA SAN 2

Encore faut il que la Mama San ne soit pas bourrée !

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Le visage de la misère humaine est universelle.

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Le seul pays du monde ou la police est sponsorisée par une marque...de whisky ! Mais sous leurs airs joviales, les thailandais ne plaisantent pas. En cas d'altercation le fautif c'est...le Falang (comprenez l'étranger). Si les choses tournent mal un gars peut se faire rouer de coups et jetté en cellule dans des conditions effroyables. La justice est sommaire et implacable. Un constat : il n'y a quasiment aucune violence, malgré l'alcool qui coule à flot et les filles.

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Nous approchons de la Walking Street, probablement une des rues les plus fréquentée de Thaïlande tant elle voit défiler des masses de touristes. On y rencontre les filles de bar mais aussi beaucoup d'artistes de rue. Parfois aussi Bernard de La Villardière quand il enquête sur le phénomène Pattaya pour Enquête exclusive. Ambiance néon et bruyante garantie.

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Une version asiatique du Moulin Rouge à l'identique de celle de Montmartre...excepté la danseuse de Lap Dance qui assure le spectacle à la barre à la vue du quidam dans la rue.

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Les gamins des rues s'adonnent à leur art, ici un prodige du ballon rond.

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Même dans cet enfer urbain il y a toujours quelques romantiques se trimballant les fleurs à la main

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Montmartre version asiatique je vous dis !

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Fred dit Fred the Raid, patron d'un Guesthouse. A force de le fréquenter celui me livre des confidences. "Ici le Falang n'est jamais propriétaire de l'établissement qu'il exploite, mais seulement des murs. Les Thaïlandais s'assurent ainsi de conserver leurs commerces et leurs propriétés et se préservent ainsi de la spoliation de leur patrimoine par les étrangers. Moi je ne suis qu'un étranger ici (From switzerland). C'est Mama San qui gère le truc. (le bordel quoi). On est associé. Je paie tout ici et elle s'occupe de la paperasse" Fred est marié avec à Pattaya la crasseuse et...la bouteille ! Cet ancien rockeur vit son rêve éthylique ici. Dans son bar il peut boire incognito. Il m'explique que les russes tiennent les établissements de luxe sur Pattaya comme partout en Asie d'ailleurs, part qu'il se partage avec les chinois. Ce sont des investisseurs.

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Singing in the rain

La pluie martèle les toits en tôle toute la nuit. Des précipitations records qui annoncent les désastres à venir de Bangkok. Le lendemain se sont des rivières qui ont remplacé les "Soi" les rues de Pattaya.

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Sous le niveau des eaux les transformateurs électriques explosent. Tel un bombe, le bruit est assourdissant. La petit peuple des bars observent le spectacle impuissant.

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Maurice, Liégeois de 84 ans et marié à une thaïlandaise reste stoïque

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Même dans l'adversité les thaïlandais gardent le sourire.

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Regard dur mais coeur tendre

Cette femme symbolise à elle seul le combat quotidien de ces femmes venues ici pour construire une vie meilleure, ramasser assez d'argent pour se construire une maison et apporter un meilleur train de vie à leurs familles. Les "filles de bar" comme on les appelle communément cherchent pour la plupart simplement à...rencontrer un mari afin de connaitre une autre finalité que celle du commerce de leur corps.

Posté par Photo baroudeur 03:30 Archivé dans Thaïlande Tagué people thailand asia pattaya prostitution ostro_n.quentin mama_san Commentaires (3)

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